top of page

3ème halte : Cal Cagall, parc d'apprentissage en permaculture

Cal Cagall, à première vue c’est une ancienne ferme catalane discrètement installée dans un plateau sur les hauteurs du village El Pont d’Armentera. Située dans la région d’Alt Camp, près de Valls, dans la province de Tarragone, elle est entourée de montagnes qui s’étendent à perte d’horizon. Par temps clair, lorsqu’on regarde vers le Sud, on peut apercevoir la Méditerranée et ses scintillements argentés. À l’Ouest, une rangée d’éoliennes se dresse dans le paysage au loin et des vestiges de châteaux trônent, ça et là, au sommet des monts alentours.


Rénovée dans les années 1960, la maison fut agrandie au rez-de-chaussée, rehaussée d’un niveau et pourvue d’une chapelle attenante. Elle surplombe un terrain d’une cinquantaine d’hectares composés de dénivelés ainsi que de forêts de pins où se développent des arbustes aromatiques tels que le thym et le romarin. Sur son flanc Sud, la terre est bordée d’un champ d’oliviers.

Depuis 2015, cet espace abrite un projet de parc d’apprentissage permaculturel. Ludwig, son fondateur, loue le terrain pour une somme modique en échange de l’entretien du site. Trois années après, le lieu a connu des transformations laissant entrevoir les prémisses du design du parc : aménagement de terrasses, entretien des forêts, tests de buttes agricoles en permaculture et plantation d’une forêt comestible. En terme d’infrastructures, une « caseta » en angle droit est en cours de réhabilitation ; elle se compose d’une pièce principale avec une petite chambre adjacente ainsi qu’une salle de stockage des outils et des appareils électroniques. Un poulailler a été construit à une quinzaine de mètres de la maison. Enfin, les fondations d’une yourte et de toilettes sèches ont été réalisées récemment. D’un point de vue énergétique, le parc cherche l’autonomie et celle-ci repose sur la présence de panneaux solaires, d’une éolienne, d’un générateur en cas de mauvais temps ou de vent faible et d’un puits raccordé à une rivière souterraine.


Nous nous sommes impliqués de plusieurs façons au cours des six semaines passées dans cet écolieu en devenir. La majeure partie du temps a été consacrée au chantier de la « caseta » et à la réalisation de nouvelles structures porteuses pour les panneaux solaires.

En ce qui concerne la « caseta », la fenêtre et la porte de la chambre ont été réparées, une cuisinière à bois a été installée, des prises électriques et une cloison-étagère ont été mises en place dans l’embrasure d’une ancienne porte, séparant cette salle de la pièce principale. Dans cette dernière, une ouverture avait précédemment été effectuée afin d’y placer une fenêtre dont nous avons conçu le cadre. L’ouverture étant trop grande, nous y avons coulé du béton fabriqué à partir de petits cailloux glanés à la main sur le terrain. Des travaux de maintenance ont également été au programme comme par exemple le renforcement de tables d’extérieur ou encore la réparation de l’escalier dont les marches s’affaissaient, nous donnant l’impression de basculer dans le monde d’Alice lorsque nous nous rendions au premier.

Des tâches inhérentes au fonctionnement d’une vie écologique en milieu rural nous occupaient quotidiennement : la gestion du bois dont dépendaient le chauffage et la cuisine, l’intendance du poulailler qui nous fournissait des œufs tout en détruisant des déchets organiques, le ramassage d’olives et, enfin, l’entretien du parc à travers notamment la guérilla anti-chenilles processionnaires.





« Este lugar se crea desde mi intención de ofrecer un espacio a la colectividad (ser humano) donde reflexionar, meditar, relajarse de las tensiones cotidianas y entrar en contacto con "lo profundo" de cada uno, rodeados de naturaleza y en un entorno sostenible y coherente. Por ello, aspiramos a que todos sientan este espacio como propio. »


« J’ai créé ce lieu dans l’intention d’offrir un espace à la collectivité (à l’être humain) pour que l’on puisse y réfléchir, méditer, se relaxer des tensions du quotidien et entrer en contact avec « l’être intérieur » de chacun, entourés de nature au sein d’un environnement autonome et cohérent. C’est pourquoi, nous aspirons à ce que tous considèrent cet endroit comme le leur. »

Ludwig



Comme il nous l’a énoncé lors de nos premiers échanges, Ludwig a la volonté de mettre en place un parc d’apprentissage en permaculture, mis à la disposition de chacun, si tant est que l’on veuille s’y impliquer. L’objectif est d’accueillir du public, sous forme de stages ou de formations dans le but de transmettre et de recevoir. Cal Cagall veut avant tout, et de manière durable, mettre l’humain au centre des réflexions. Cela passe notamment par le bien-être du corps et de l’esprit. Dans l’idéal, y seront dispensées différentes séances de médecine douce telle que la naturopathie, la kinésithérapie, l’ostéopathie ou encore la méthode Grimberg. Un volet éducatif et culturel doit également voir le jour au sein de ce parc qui offre aussi la possibilité de développer ses propres projets. En effet, tout le monde est invité à devenir acteur du parc en proposant une idée ou en participant à l’une de ses activités. En d’autres termes, l’avenir du lieu, une fois les infrastructures réalisées, se veut ouvert à tous et pour tout projet ayant la volonté de partager des connaissances tout en restant centré sur l’humain. Pour y répondre, il est prévu de construire des dortoirs ainsi qu’une grande salle pour accueillir des rassemblements, sur la face nord du parc, à proximité de la yourte. Sur le même versant, entre les infrastructures à venir et la maison, Ludwig souhaite développer la forêt comestible. De même, aux abords du village, près d’un cours d’eau, un projet de jardins potagers ouverts à tous est en cours de réflexion.


Actuellement, l’économie du projet repose essentiellement sur les fonds propres de son créateur avec un complément apporté par la vente d’amandes et d’huiles d’olive. Ces dernières sont récoltées à l’aide des volontaires dans des champs abandonnés par leurs propriétaires en raison de leur faible rendement. Néanmoins, un plan d’auto-financement du parc est envisagé. Les ressources seraient puisées dans plusieurs activités liées à l’écolieu : locations de salles (chapelle, maison, yourte, etc.), moulin à huile coopératif et participation financière du public à travers les activités proposées.


Le premier mot qui nous vient à tous les deux quand on repense à Cal Cagall est bien-être. Certes c’est un mot composé mais on ne va pas chipoter. Objectif réussi pour ce parc d’apprentissage à dimension humaine. Nous nous sommes ouverts à un mode de vie différent, nous amenant à nous questionner sur nos besoins réels au quotidien en adéquation avec les ressources énergétiques nécessitant un regard attentif. Se doucher avant qu’il n’y ait plus d’eau dans le puits, recharger la batterie de son ordinateur tant qu’il y a du soleil pour pouvoir regarder Kaamelott le soir. Voilà des exemples d’un quotidien hors des réseaux énergétiques habituels. Ce mode de vie nous a permis de nous armer d’adaptabilité pour faire face aux imprévus au cours de notre périple. La cuisinière à bois fut pour nous une réelle découverte d’un outil ancestral aux multiples fonctions, entre chauffage et cuisine : à la fois plaque de cuisson, four et compartiment à température stable pour faire lever les pains. Certaines dotées d’une technologie venue d’ailleurs disposent même d’un circuit de tuyaux à l’arrière permettant de chauffer le réseau d’eau de la maison. En somme, un outil permaculturel.



Ce volontariat nous aura amené à faire de magnifiques rencontres avec des gens de tous horizons, ce qui donna lieu à de nombreuses parties de cartes, des soirées à refaire le monde devant la cheminée, de longues balades pour atteindre des ruines de châteaux et des sessions de guitare endiablées.

Ludwig nous a proposé de revenir afin d’organiser un stage de formation autour du travail du bois, ce qui nous donnera l’occasion de vous donner des nouvelles de l’avancement du projet.



Plus d'informations ici


Nous vous offrons en bonus les cieux de Cal Cagall.


Posts Récents
Archives
Rechercher par Tags
bottom of page